Par François Gagnaire, consultant Aides d'Etat Conseil.
RÉSUMÉ :
RÉSUMÉ : dans son arrêt IFPEN du 26 mai 2016, le Tribunal analyse la thèse de la Commission selon laquelle le statut des établissements publics industriels et commerciaux (EPIC) leur permettrait d’échapper aux procédures d’insolvabilité de droit commun et qu’ils se verraient ainsi dotés d’un avantage dans leurs relations avec les institutions financières, leurs clients et leurs fournisseurs garantis contre le risque de défaut dans l’exécution de leurs contrats.
Le tribunal ne rejette cette thèse d’un avantage « per se » dans le contexte des relations EPIC/ institutions financières (besoins de prêts et autres financements) mais exige de la Commission qu’elle en apporte la preuve matérielle ou, a minima, que cette présomption d’avantage « per se » repose sur des hypothèses plausibles dans le contexte des relations entre les EPIC et leurs clients et fournisseurs. Ce qui selon lui n’était pas le cas en l’espèce.
La Cour va rejeter cette charge de la preuve dans un premier temps avant de conclure son pourvoi par une formulation qui entérine in fine la position du Tribunal sur le caractère réfragable de la présomption posée : « lorsque la Commission vise à appliquer ladite présomption, elle doit examiner le contexte économique et juridique dans lequel s’insère le marché affecté par les relations en question. En particulier, la Commission est tenue de vérifier si les comportements des acteurs sur le marché concerné justifient une hypothèse d’avantage analogue à celle qui se trouve dans les relations de l’EPIC avec les institutions bancaires et financières » (pt 151 du pourvoi).